Moyens traditionnels de séduction
Les secrets des femmes pour retenir les hommes
Perles, tresses... des moyens propres aux Africaines pour séduire.
Avoir son homme toujours auprès de soi, un souci permanent pour les femmes. Les Africaines ont leurs solutions à travers des moyens traditionnels de séduction.
Enquête dans le milieu des femmes.
Belles, ensorcelantes, toutes les femmes sont pareilles, selon certains hommes. Pourtant, individuellement, on décèle chez elles des qualités diverses de séduction. Mais la tâche n’est pas aisée. Souvent, c’est un vrai parcours du combattant. Chacune, en effet, y va de son génie. Notamment en utilisant des secrets traditionnels. « Avec les hommes il faut savoir entretenir le suspense, créer une atmosphère d’érotisme pour qu’il ait soif de vous. Voilà à quoi sert la lingerie de séduction dans les us et coutume africains », explique Mme Coulibaly Maïmouna, une quinquagénaire malienne. Parmi les parures secrètes qu’elle utilise pour éblouir son homme, elle cite le « pénéloue » (petit pagne similaire au jupon), le « baya » (collier attaché autour des reins) et le « caléi » (poudre noirâtre mise entre les cils et les sous cils).
Mais elle précise que le baya est une parure réservée uniquement aux femmes mariées. Constitué de perles, il s’assimile à un chapelet des perles en or, en argent ou bien d’autres matières choisies en fonction de la classe sociale de la femme. Ce collier une fois embaumé d’encens est attaché aux hanches et couvert d’un pénéloue. Avec le caléi mis aux yeux, la femme devient sublime comme ‘’une reine égyptienne’’. « Imagine un mari qui arrive à la maison après une dure journée de travail. Sa femme l’accueille avec sourire. Comble de joie pour un homme marié. La cerise sur le gâteau, c’est que dans la chambre, la femme bien parfumée, défile avec un baya dont elle seule connaît le secret de la mélodie jouée du fait de ses déhanchements. L’homme est nostalgique des moments inoubliables d’une soirée intime.
Il ne peut que succomber à la séduction », rassure-t-elle. Elle ajoute qu’autrefois, il était de coutume pour les parents d’offrir un colis contenant les accessoires de séduction traditionnelle ‘’travaillés’’ (embaumés de senteur ndlr). « Les parents embaumaient le baya, le panéloue, et le calaié d’encens et d’incantation de bénédiction de la nouvelle mariée afin que les époux ne se séparent que par la mort. Ils étaient unis pour le meilleur et le pire », affirme pour sa part, Mme Coulibaly Maïmouna. L’effet provoqué par le Baya, mélange de perle d’or ou d’argent est électriquement envoûtant, confie t-elle. « Seul le mari a le droit de les voir quand la femme en porte. Si par hasard, un autre homme le voyait, il risque de se jeter sur elle comme un félin affamé. Tant il est beau, envoûtant et même ensorcelant», exalte-t-elle. Et d’ajouter : « souvent quand un homme est polygame, les femmes rivalisent d’ardeur pour le retenir en utilisant ces secrets traditionnels ».
A l’en croire, le parfum, la mélodie des perles et la qualité du petit pagne sont des armes fatales pendant les moments intimes. Par atavisme, elle lave et parfume ses parures avant de recevoir le mari. « Quand l’homme quitte chez elle pour se rendre chez la coépouse, il est pressé de revenir si celle-ci n’a pas été à la hauteur », révèle-t-elle. Selon Mme Coulibaly Maïmouna, il y a des penéloues qui ne dépassent pas le ras des fesses et d’autres qui peuvent atteindre les chevilles. Fait de tissu transparent, doux ou de matières tressées, ses couleurs communiquent les dispositions de la femme pour son homme. Soit qu’elle est fatiguée, soit qu’elle a envie de lui ou qu’elle est indisponible etc. Quant à Mme Sylla, elle révèle que certains pénéloue sont seulement utilisés pour aller au lit. « Il y a des pénéloue qu’on porte pour aller au lit. Une fois qu’on a quitté le lit, la femme l’enlève et le dépose dans un flacon rempli d’encens à cet effet. Ces pénéloue ne doivent jamais être en contact avec de l’eau.
Le cache-sexe et les aphrodisiaques
Les femmes Akan utilisent différents types de kaolin pour faire des fonds de teint ou des tatouages, afin de plaire davantage aux hommes. « Il y a le kaolin violet et blanc qu’elles utilisent les jours de fête, de repos ou d’évènements heureux pour se faire belles » explique-t-il. Mais de tous ces moyens, les toilettes à base de produits traditionnels tels que le « Plèk’coumâ » (fruit d’un arbre sauvage) et également écorce d’arbre sont utilisés pour dégager une odeur attirante. « Une femme bien parfumée de ces arômes et souvent avec le corps enduit d’huile de palme ne laisse pas son amoureux indifférent ». Dans l’intimité du couple, le cache-sexe que les Agnis appellent ‘’ablacon’’ ; ‘‘alacoun’’ chez les Baoulé, est d’une importance capitale dans la séduction. « Quand les tourtereaux se retrouvent, ce petit pagne de couleur rouge ou blanc a le pouvoir de provoquer un émoi indescriptible chez l’homme. Soutenu à la hanche par des « côfis » (perles), l’alacoun est un critère de beauté dont l’entretien et la qualité créent un magnétisme indescriptible » ajoute t-il avec un sourire évocateur.
En outre, les tresses et nattes donnent de l’allure à la beauté de la femme. Pour plaire à son homme, la femme akan doit avoir une gestuelle sensuelle, mettre en valeur son physique tout en étant une bonne maîtresse de maison. Ce sont ces éléments qui lui permettent d’attirer et de maintenir son homme. Ne dit-on pas que ce sont les vieilles marmites qui font la bonne sauce ! Au-delà des peintures faciales, des coiffures somptueuses, bijoux et vêtements érotiques, la bataille de la séduction se fait également par l’alimentation. « La nourriture proposée par une femme à son homme est un moyen pour attirer et maintenir l’homme. Ainsi une femme peut offrir à son homme des mets qui réveillent en lui l’envie d’être avec sa femme. C’est le cas du jus de gingembre. On a également le ginseng, les épices et bien d’autres. Ces condiments ont des vertus stimulantes. Pour l’homme comme pour la femme, ce sont des aphrodisiaques », signale Mme Michelle. Pour elle, beaucoup de matières naturelles sont utilisées traditionnellement pour retenir son homme.
A titre d’exemple, elle cite le miel qui réduit l’élasticité féminine, l’argile verte, certaines huiles et d’autres savons utilisés pour adoucir et étinceler la peau. « Parmi les aphrodisiaques traditionnels que la femme utilise pour maintenir son homme, le miel est couramment utilisé dans beaucoup de secrets de beauté et de séduction » dit-elle. On peut également lire dans un article « qu’au Sénégal, le bethio dit « petit pagne »(Bekou-soukar,tame thiere,keyitoukeur gui en wolof) est un vêtement, très lié à la séduction et à l’érotisme en Afrique qui peut être porté avec un ou plusieurs collier(s)de perles autour des hanches. (Dial Dialy est le collier porté par les femmes, Bine Bine étant celui porté par les jeunes, mot qui signifie aussi « doucement » en wolof) autour de la taille pour notamment mettre en valeur le corps dans certaines danses aux déhanchements évocateurs ».
Tout ceci concourt à stimuler l’être aimé et à le maintenir.